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vendredi 18 janvier 2013

=> Hate List - Jennifer Brown <=

Damned !! Ce roman est un coup de coeur 2013 Retour sur ma lecture de Hate List de Jennifer Brown.


Éditeur : Albin Michel 
Collection : Wiz
Genre : YA, tuerie, suicide
Public : dès 15 ans
Nombre de pages : 400
Date de parution : 01/02/2012
Prix : 15,20€

Résumé :
"C'est moi qui ai eu l'idée de la liste. Je n'ai jamais voulu que quelqu'un meurt. Est-ce qu'on me pardonnera un jour ? 
C'est ce que pense Valérie, effondrée après un drame inexplicable survenu au lycée. Son petit ami, Nick, a ouvert le feu dans la cafétéria, visant un à un tous les élèves de la liste. Cette fameuse liste qu'ils ont écrite pour s'amuser et où figurent ceux qui étaient odieux, lâches, méprisants dans l'établissement. Maintenant, ils sont blessées ou morts. Et Nick s'est suicidé, emportant son secret pour toujours. Mais Valérie elle, est toujours là, enfermée dans une bulle de questions sans réponses. Jusqu'au matin, où elle se lève et quitte sa chambre pour retourner au lycée..."

Avis
Vous me prendrez peut-être pour une mauvaise ou pour une sadique, mais je suis un brin frustrée par ce roman... Ne vous trompez pas, il m'a énormément plu [et émue aussi], sauf que j'ai un regret : ne pas avoir été dans la tête du tueur [ne me battez pas]. J'aurais aimé comprendre la mécanique, le pourquoi du comment. D'une certaine manière, ça apparaît clairement, Nick et Valérie sont les bouc émissaire de leur lycée, et le vase a fini par déborder. Qui ne se met pas en colère lorsqu'il se voit être la risée de tout un groupe ? Dans Hate list, le fait a juste été porté à son extrême. Parce que parfois, pour résoudre un problème, il suffit de le faire disparaître. Pourtant, j'aurais aimé en savoir plus, comment Nick est passé de la liste à l'exécution. Quels sont les déclics qui font passer le pas ? Comment se sent-on pendant cet instant ? Pourquoi retourner l'arme contre soi ? Et je suis juste frustrée par toutes ces questions, auxquelles je n'arrive pas à trouver de réponses. [Je ne suis pas une psychopathe, hein ;)]

Un jour, Valérie a commencé à écrire des choses, des noms, tout ce qu'elle déteste dans un cahier à spirale rouge. Puis Nick l'a vue penchée sur ce cahier. C'est alors devenu le leur et ils en ont fait la liste de la haine. A deux, ils ont rajouté des noms, imaginé des scénarios, trouvé la force de tenir. Ils échangent des mails, parlent de tuer des personnes. Tout restait fictif dans l'esprit de Valérie. Jusqu'au jour où la réalité dépasse la fiction : un matin, Nick ouvre le feu dans la cafétéria. Il blessera quelques élèves, en tuera d'autres. Et se suicidera, laissant derrière lui le doute, les questions. Et Valérie, seule...

Rien qu'au thème, je ne pouvais pas passer à côté de Hate List. Après les évènements de Newton, je me suis dit qu'il était temps de sortir ce roman de ma PAL [il n'y était que depuis le SLPJ ^^]. Grand bien m'en fit. Je suis retournée à mes amours littéraires, des romans pas comme les autres, qui osent parler de tabous, de ces choses qu'on ne dit pas, qu'on n'explique pas. Qui tentent de mettre des mots sur les maux. Parce que Valérie souffre. Elle a vu son petit ami tuer des gens et se donner la mort ensuite. Son monde éclaté dans le sang et le chaos. Elle se retrouve seule pour comprendre, devoir expliquer, vivre le deuil, supporter d'être encore là. Se reconstruire, en somme.
Valérie a beau se croire faible, je l'ai trouvée forte. Son personnage m'a séduite et entraînée dans le profond sillage de son chagrin. Même si le cas est extrême, chacun peut facilement s'y identifier. On est tous, à un moment, brimé par ses camarades, rejeté, écarté, blessé. C'est moche à dire, mais c'est comme ça. La méchanceté gratuite des uns, la liberté de se croire plus puissant pour d'autres. Alors qui n'y pense pas, à trouver un échappatoire à tout ça ? Valérie a seulement écrit des notes dans un cahier, un peu de réconfort, elle ne voyait pas les choses aller plus loin. Comment ne pas la comprendre ? Autour d'elle, des amis, des connaissances, et surtout sa famille et son psy. J'ai eu un faible pour lui, le personnage était vraiment réussi. Quant aux parents... j'ai détesté le père ! x| Je crois que j'aurais aimé connaître Nick un peu plus aussi. Les flash back de Valérie nous laisse voir une autre facette du personnage et il y a toute cette part d'interrogations...
Paradoxal de dire ça, vu le sujet, mais ce roman est une merveille ! Un coup de coeur 2013 Il a ce dénuement, cette manière de dire les choses sans rien cacher. Il est poignant, vif et plein d'émotions. L'auteure nous embarque dans l'intériorité de son personnage avec beaucoup de facilité. Sa plume reste belle, même lorsqu'elle dépeint le massacre. Et, on ne peut que garder le roman ouvert entre nos doigts. On tient à tout savoir, à en lire chaque page et à ne rien louper. Le lecteur accompagne Valérie dans sa reconstruction, dans l'acceptation de ce qui s'est passé, offrant au passage une formidable leçon d'humanité et d'amitié.
Et si on croit que l'histoire se devine, la fin reste pourtant un mystère, jusqu'aux dernières pages. J'avoue, j'ai pleuré pour ce roman, d'une telle justesse dans les moments les plus délicats. Il aborde tant de questions, tant d'idées, et il nous donne une réponse à certains maux que l'on peut avoir. L'avant, le pendant, l'après. Aucun instant n'est épargné, pour nous montrer l'évènement dans son ensemble. Il révèle que rien n'est facile, combien il faut se battre, comme il peut être dur de se pardonner. Mais surtout il nous prouve que nous ne sommes jamais seuls. Je ne saurais pas quoi dire de plus pour évoquer la richesse de Hate List... ce roman me fait perdre mes mots. Il demeurera longtemps en moi, quelque part à la limite de ma conscience. Je ne peux que le conseiller, à tous !


Et s'il ne fallait qu'une citation pour vous convaincre : 
"Ils avaient passé l'été à poursuivre leur petite vie. J'avais passé le mien à essayer de reconstruire la mienne. 
J'ai jeté un oeil sur la cafétéria. Bizarre - rien n'avait changé. Les mêmes élèves étaient assis côte à côte. Les mêmes filles maigres mangeaient les mêmes salades. Les mêmes sportifs engouffraient des platées de protéines. Les mêmes bons élèves se faisaient discrets. dans leur coin. Le vacarme était toujours aussi assourdissant. Et M. Cavitt passait entre les table en répétant "Les mains au-dessus de la table, les enfants. Les mains au-dessus de la table !"
La seule chose qui avait changé, c'était moi."


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Faites comme moi, jetez-vous dessus et ne le lâchez plus ;)

mercredi 16 janvier 2013

=> Player One - Ernest Cline <=

En début de semaine, j'ai fini Player One d'Ernest Cline ! Le titre ne vous dit rien ? Ça ne tardera pas ;)


Éditeur : Michel Lafon
[Lien éditeur] - [Page facebook]
[Extrait]
Genre : dystopie, jeux vidéo
Public : dès 15 ans
Nombre de pages : 400
Date de parution : 24/01/2013
Prix : 17€

Résumé :
"2044. La Terre n’est pas belle à voir. Comme la majeure partie de l’humanité, Wade Watts passe son temps dans l’Oasis, un monde virtuel où chacun peut faire et être tout ce qui lui chante. Il rêve secrètement d’être celui qui décrochera le gros lot…
James Halliday, le créateur de l’Oasis, est mort quelques années auparavant sans laisser de successeur. Pour décider du sort de sa fortune, il a créé une véritable chasse au trésor. Battre des records à Pac-Man, réciter par cœur des paroles de Devo, et trouver les failles des jeux vidéo cultes : voilà l’unique moyen d’accéder à son héritage colossal. Des centaines de personnes ont essayé, en vain. Joueurs invétérés ou grands groupes corrompus, tous s’y sont cassé les dents.
Wade se dit qu’il serait peut-être capable de relever le défi. Et il résout la première énigme."

Avis :
Ce roman a été une très grosse surprise ! Au début, avant même d'avoir ouvert le livre, j'avais quelques appréhensions [racontesalife.com] : je ne suis pas particulièrement geek, ne même très attirée par l'univers des jeux vidéos ou des technologies. Quand aux années 80... je n'en sais pas plus ! Pourtant, j'ai accroché comme une accro au Player One et au récit d'Ernest Cline. Simplement parce que sous son apparence, ce roman n'est pas uniquement pour les geeks ;) Vous auriez tort de le croire, d'ailleurs. Player One, c'est un peu comme une anthologie de la culture pop et des jeux vidéo, liée à une histoire fictive complètement addictive où l'homme se sert du virtuel pour échapper à la réalité, pour se réfugier et continuer à vivre. Ce n'est pas seulement l'apanage des geeks : n'est-ce pas ce que nous faisons tous ? Nos blogs, nos réseaux sociaux, les forums, les sites de rencontres... n'avons pas déjà commencé à fuir la réalité ? En me posant cette question, j'ai commencé à m'intéresser davantage au roman et à m'y intégrer.

L'OASIS... [d'abord, je pensais toujours à la célèbre marque de boissons... ridicule, je sais...] a été inventée par James Halliday [là, on peut aussi penser Johnny... je sors ;)]. Il s'agit d'un jeu de réalité virtuelle où chacun peut se recréer une vie. C'est un lieu encore neutre, où le chaos n'a pas encore laissé de trace. Les enfants/adolescents y vont à l'école, les adultes y vont au travail. A sa mort, Halliday cache dans son jeu un Oeuf de Pâques : celui qui le trouve prendra les commandes de l'OASIS et héritera de sa fortune. Wade Watts se lance dans la quête...

Le lancement de l'histoire peut paraître un peu long sur les premières pages... Mais en fait, la structure du livre est formidablement bien pensée ! Avant de se lancer dans l'aventure, il est nécessaire d'en poser les règles et les enjeux, pour en percevoir les limites et mesurer toutes les conséquences. Vous ne rêvez pas, vous êtes au coeur d'un jeu ! du jeu ! Une fois les bases posées, l'action embraye très vite et le roman ne se lâche plus. Découper en chapitres [appelés niveaux... vous comprendrez pourquoi ;)], le lecteur suit Wade dans sa quête, qu'on compare souvent à la quête du Graal [comment ne pas penser à mon partiel de littérature médiévale pendant cette lecture : c'était impossible ^^]. Mais pas seulement : on suit aussi Wade dans sa propre évolution ! C'est un concept auquel je ne m'attendais pas d'ailleurs : les évolutions de Wade sont aussi liées à sa progression dans la quête. Vraiment très bien construit !
Wade, Wade, Wade,... Comment vous dire ? Il y a eu des hauts et des bas avec lui. Mais plus de hauts ;) C'est un personnage qui change au long du roman, qui grandit, murit et c'était très intéressant à voir ! Asocial, renfermé, discret, Wade habite dans les piles [sorte de bidonville, qui tient son nom du fait que ce soit un espace où tout plein de mobile home sont entassés les uns sur les autres... D'ailleurs, c'est ce qu'on voit en couverture du roman ;)], chez sa tante. Ça, c'est pour la vraie vie. Sur l'OASIS, il s'appelle Parzival, est chassoeuf [c'est nom donné aux chasseur de l'Oeuf de Pâques] et la risée de son lycée. Toute la puissance de personnage tient surtout dans sa quête, ses connaissances incroyables sur l'Oasis et sur Halliday. Il m'a bluffée, émue, agacée parfois. Au fil du roman, on découvre un autre Parzival que celui du début : il s'affirme, fait des rencontres, progresse. D'agaçant, à force de le voir par moment être spectateur de la quête plutôt que participant, il devient inlassable lorsqu'il est à fond dans ce qu'il fait et ce qu'il croit. Quant à son entourage, j'en suis tombée fan ♥ Et mention spéciale à Aech ! ^^
Ajoutez maintenant toutes les références sur les années 80, qu'elles soient culturelles, musicales, sur les jeux vidéo et les consoles,... vous commencez à visualiser un peu l'univers de l'OASIS ;) Pourquoi les années 80 ? Halliday était juste fan de cette période :) C'est un autre détail du livre que j'ai beaucoup apprécié ! C'est comme si on faisait un retour dans le passé. Je ne suis pas particulièrement geek, ni même années 80 et pourtant j'ai trouvé toutes les informations très enrichissantes, non seulement pour moi, mais aussi pour le roman. Cela lui donne une certaine profondeur et permet à la fiction d'avoir plus de réalité, de paraître plus concret. Effet totalement réussi ! Je suis ressortie de l'OASIS la tête pleine d'images, avec l'impression d'avoir joué moi aussi. Lire Player One a été une expérience incroyable et très vivante !

Et s'il ne fallait qu'une citation pour vous convaincre :
"Dans la vraie vie, je n'étais qu'un ermite asocial, un reclus, un geek au teint pâle, obsédé par la culture pop, un agoraphobe qui vivait confiné, sans véritables amis, famille ni aitre relation humaine authentique. Je n'étais qu'une de ces âmes tristes, perdues et solitaires qui gâchaient leur vie en la consacrant à un vulgaire jeu vidéo. 
Mais pas dans l'OASIS."

Ready Player One ?
Alors, le 24 janvier, prenez votre avatar et découvrez l'OASIS ;) 


Un grand merci aux éditions Michel Lafon pour cette formidable lecture ♥


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Que le meilleur gagne !