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mardi 28 février 2017

=> Phobie douce - John Corey Whaley <=

Éditeur : Casterman
Traducteur :  Antoine Pinchot
Genre : contemporain, YA
Public : dès 13/14 ans
Nombre de pages : 312
Date de parution : 01/02/2017
Prix : 16€
- One-shot -
- À découvrir également : À la poursuite de ma vie -

Résumé
« De toute façon, Solomon n'avait jamais besoin de sortir de la maison. Il avait de la nourriture. Il avait de l'eau. Il pouvait voir les montagnes depuis la fenêtre de sa chambre. Ses parents étaient si occupés qu'il organisait sa vie à la maison à sa guise. Jason et Valérie Reed n'intervenaient pas, parce que finalement céder à leur fils était la seule solution pour qu'il aille mieux. À L'âge de seize ans, il n'avait pas quitté le domicile familial depuis trois années, deux mois et un jour. Il était pâle, assez souvent pieds nus, et allait plutôt bien. »

Avis : 
J'ai passé avec Phobie douce deux jours totalement rassurants, ponctués de rires et d'émotions. Ce n'est pas un roman vif ou intense, qui décrit la solitude ou la maladie comme « pesant ». Au contraire, c'est un récit frais, qui fait du bien, où tout est juste sans en faire trop. Tout reste léger et ponctué d'humour. Pourtant, chaque instant trouve un écho en vous, dans notre coeur, vos tripes, votre estomac, et vous remue jusqu'au plus profond de vous-mêmes. L'avis de Neil Shusterman au sujet de ce roman est on ne peut plus vrai, je le partage même. Et j'espère vous convaincre à mon tour !
Solomon n'est pas sorti de chez lui depuis trois ans, depuis le jour où il s'est jeté à moitié nu dans la fontaine de son collège. S'il sort de sa chambre, il ne met plus les pieds dans le jardin, ni même à l'extérieur. À quoi bon ? Tout ce dont il a besoin se trouve chez lui, le dehors est plein de gens, de jugements, de regards. Solomon est agoraphobe. Mais Lisa compte bien le guérir à son insu.

À dire vrai, lorsque j'ai vu venir Lisa et son projet, j'ai eu envie de la détester, Purement et simplement. Parce qu'elle a l'air hautain de celle qui sait tout et veut juste partir de sa petite ville. Parce que son intérêt et son rapprochement pour Solomon ne sont pas gratuits. Parce que son personnage dégage une aura aussi repoussante qu'attirante. Alors finalement, je me suis habituée à son personnage. Et j'ai doucement laissé tomber tout ce que je pensais a priori d'elle.
C'est l'effet que m'a fait tout le récit ! Son apparence douce et légère n'empêche pas l'histoire de posséder une profondeur qui nous fait succomber presque instantanément à l'ouverture du roman. La plume de John Corey Whaley est d'une simplicité efficace : l'auteur n'en fait pas trop dans les émotions mais leur donne les mots qu'il faut. Il utilise les mots justes, et créé de quelques phrases une musique qui résonne directement dans notre coeur. L'histoire, les personnages, sont touchants, non dans l'intensité, mais davantage dans la justesse. Ils s'imprègnent alors en nous, au plus profond de nous.
J'ai adoré l'histoire ! Depuis l'année dernière, on en voit passer de plus en plus, des intrigues qui nous parlent d'adolescents qui ne sortent plus de chez eux. C'est la première de ce genre que je lis, et pendant quelques heures, Phobie douce ne m'a plus donné envie de sortir non plus. L'intrigue y est franche, vraie. Et pose sans en avoir l'air un vrai problème de société : l'impact du regard des autres, la maladie et l'isolement.
Heureusement, Solomon possède quelque chose de solaire, comme une aura rayonnante. C'est un protagoniste frais, vivant, complètement désarçonnant. En commençant ma lecture, j'avais peur d'avoir affaire à un personnage plus abattu, moins sensible. Ce fut, à ma joie, le contraire. Solomon est plein de vie, de rêve et d'espoir. Drôle et sarcastique. Il nous fait rire, ne se prend pas toujours au sérieux. Phobie douce nous donne d'abord peur de le connaître, mais ensuite, on ne veut que ça.
Je n'ai pas eu un coup de coeur, mais tout m'a littéralement faite craquer dans ce roman ! L'humour, les personnages, l'écriture, John Corey Whaley m'a surprise autant qu'il m'a fait mourir de rire. Il m'a émue par ses personnages profonds et leur histoire qui l'est plus encore. Il m'a touchée par des mots simples, qui se sont ancrés au plus profond de moi. Dès le premier chapitre, c'était comme si Phobie douce me parlait, de l'intérieur.

~~~~~~
Phobie douce de John Corey Whaley est un roman que je recommande vivement ! C'est un récit complètement surprenant, dans sa construction et ses émotions. L'auteur ne s'embarrasse pas de détails ou d'espace, de mots ou de pitié. Tout dans sa plume est simple, et en même temps incroyablement profond et touchant. Solomon et Lisa sont dans la même veine : on pense les deviner avant de les connaître. Une fois qu'on les connaît, ils sont pourtant beaucoup plus que ce que l'on pensait d'eux. Ils m'ont émue à chaque chapitre, faite rire à chaque dialogue. 
Vous devriez rester un peu chez vous aussi. Et prendre le temps de faire leur connaissance.

+ Merci aux éditions Casterman pour cette lecture

2 commentaires:

  1. Je me retrouve dans ce que tu dis de Lisa. Avec ce personnage, je suis également passée par ces étapes. Ta chronique est très belle, pour cette lecture qui m'a beaucoup touché ♥

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  2. Malgré ton avis super positif, ce roman ne m'attire pas plus que ça... Mais à voir, car tu as adoré :)

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Merci pour votre petit mot ♥