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jeudi 6 décembre 2012

- Interview Fabrice Colin -



Rencontre avec Fabrice Colin


A l'occasion du salon du livre de Montreuil, Magdalena et moi-même avons eu la chance de pouvoir poser quelques questions à Fabrice Colin.

Pour rappel, Fabrice est un auteur français qui a déjà signé plus d'une trentaine de romans jeunesse et de nombreuses nouvelles. Il est notamment l'auteur de Bal de Givre à New-York ou de la saga des Vampires de Londres.
Nous l'avons rencontré dans le cadre de la parution de son nouveau roman, 49 jours, édité aux éditions Michel Lafon.
  


Compte-rendu d'une magnifique interview...


 
Parmi les nombreux auteurs étrangers n'est-il pas difficile de s'imposer en tant qu'auteur français en jeunesse ?
Fabrice nous explique que son premier roman est paru aux éditions Mango en 2001. À cette époque le marché était encore différent de celui d'aujourd'hui. Harry Potter venait tout juste d'être publié et la saga a suscité un certain engouement pour la littérature jeunesse. Depuis, le marché du livre n'a cessé de se développer avec de plus en plus d'auteurs et de lecteurs. Ainsi, les auteurs anglo-saxons sont, eux aussi, de plus en plus présents.
Il est souvent plus rentable pour une maison d'édition de traduire un livre qui dispose déjà d'une certaine notoriété plutôt que de se lancer dans la publication d'un ouvrage totalement inconnu du public.
Cependant l'auteur français dispose tout de même de quelques avantages. Tout d'abord, il coûte moins cher. En effet, lorsqu'une maison d'édition décide d'éditer un roman étranger, il faut prendre en compte le coût de l'achat des droits et celui de la traduction. De plus, on se rend vite compte que les auteurs étrangers adoptent une écriture très professionnelle, très travaillée alors qu'un auteur français dispose d'un comportement beaucoup plus naturel et spontané, donnant ainsi à leurs ouvrages une certaine originalité.
Mais malgré ces avantages, cela reste toujours compliqué pour un auteur français de s'imposer si ce dernier n'est pas déjà un minimum connu par les lecteurs. Ou alors, il faut vraiment proposer LE roman qui saura plaire aux lecteurs. Dans ce cas, le succès attendu par la maison d'édition viendra de lui-même grâce au bouche-à-oreille.

Vous avez écrit divers romans avec des univers totalement différents les uns des autres, de ce fait avez-vous adopté une démarche d'écriture différente ?
Il n'y a pas réellement de démarche d'écriture.  Pour chaque série, il y a un travail très important de maturation, de méditation et de réflexion qui est entreprit par l'auteur. Il n'est d'ailleurs pas rare de voir s'écouler plusieurs mois, voire plusieurs années entre l'idée du roman et son écriture.
De plus, Fabrice nous dit : "Je m'ennuie assez vite, j'ai besoin de nouveauté." Ceci explique la diversité  des univers dans lesquels se passent ses récits.

Vous avez commencé la rédaction de 49 jours alors que la saga des Vampires de Londres n'est pas encore terminée. N'est-il pas compliqué de gérer simultanément l'écriture de deux sagas ?
Ce n'est effectivement pas simple d'écrire deux sagas en même temps. Cependant, Fabrice bloquait sur  la suite des Vampires de Londres. Au lieu de rester devant une page blanche, l'auteur a préféré se lancer dans l'écriture de 49 jours, dont il avait déjà l'idée depuis environ un an.

Vos livres ont souvent été édités chez des maisons d'édition différentes (Gallimard, Albin Michel Wiz, Michel Lafon...), est-ce un choix de votre part ?
Grâce à sa notoriété, un "jeu de séduction" des maisons d'édition est mis en place ; l'auteur a la possibilité d'éditer ce qu'il veut et de travailler avec des éditeurs différents.
Il ne s'en prive donc pas. Comme vous l'avez lu plus haut, l'auteur aime le changement, la nouveauté. Il apprécie particulièrement de travailler avec des personnes différentes. Cela apporte un autre regard sur ses textes. Il y a également une dimension humaine qui possède sa place : rencontrer de nouvelles personnes, lier des relations de confiance, d'amicalité...
De plus, dans l'édition, les personnes bougent beaucoup. Un auteur est souvent amené à recroiser des personnes avec qui il a travaillé précédemment chez des maisons d'éditions différentes. De ce fait, même si l'on change de maisons, on finit toujours par retomber sur des personnes qu'on avait particulièrement appréciées.

Nous lisons principalement de la jeunesse, mais par curiosité écrivez-vous aussi pour adultes ?
En effet, l'auteur écrit également pour les adultes. Fabrice nous cite des titres comme Dreamericana, Or not to be, Kathleen... Il est important de faire une distinction entre la jeunesse et les romans pour adultes : ce n'est plus le même registre.
Un nouveau thriller est d'ailleurs prévu pour l'année prochaine chez Sonatine que l'auteur définit comme "sombre, strident et plus personnel". Lorsqu'il écrit pour les adultes, Fabrice dispose d'une plus grande liberté d'écriture que lorsqu'il écrit en jeunesse où il est obligé de se limiter.

Lorsque vous avez débuté l'écriture de 49 jours, connaissiez-vous déjà sa fin ?
Oui ! Il savait parfaitement où il emmenait son lecteur...
Nous n'en dirons pas plus pour ne pas faire de spoil à ceux et celles qui n'auraient pas encore lu 49 jours.

Qu'est-ce qui vous a inspiré l'univers de l'Intermonde ?
"C'est assez difficile comme question, je n'arrive pas réellement à déterminer."
L'auteur a pu tout de même nous citer quelques sources : la tradition bouddhiste qui veut voir l'âme humaine errer pendant 49 jours dans une sorte d'univers parallèle, le thème du voyage dans le temps ou encore de la réincarnation.

Votre roman parle de la vie après la mort, avez-vous effectué des recherches particulières sur cette dernière ?
"Pas directement." L'écriture de son nouveau thriller qui paraîtra en mars 2013 se base lui aussi sur la tradition bouddhiste, sur les notions du folklore et du paradis. Ainsi, il a réutilisé ses connaissances lorsqu'il a écrit 49 jours.

Du coup, on se demande... vous y croyez ?
Fabrice avait récemment eu une discussion avec sa fille sur ce sujet. D'après l'auteur, l'erreur humaine serait de penser que s'il y a quelque chose après la vie, nous pourrions le conceptualiser.
Pour lui, la vie après la mort ne peut pas être représentée. Il ne croit pas au paradis chrétien ou à la continuité de la vie ; retrouver les gens "là-haut" serait bien trop simple...
"On ne vit pas dans un conte de fées."

Quand est-ce que le tome 2 sera disponible ? Pourriez-vous nous en dire un peu plus sur l'intrigue de ce second roman ?
Le deuxième tome arrivera très vite. Il sera vraiment très différent du premier. L'axe narratif sera porté par Rain et la majeure partie de l'action se déroulera sur Terre dans une ambiance pré-apocalyptique. Le tome suivant aura des allures de thriller, Fabrice nous promet "des machinations et des souvenirs"...

Une ambiance pré-apocalyptique... En ce moment en littérature jeunesse les dystopies s'enchaînent, avez-vous donc délibérément choisi de faire se dérouler l'action du tome 2 dans ce type d'univers ?
Ce n'est pas délibérément choisi. Puis la dystopie ne date pas d'aujourd'hui non plus. "C'est un hasard, sans en être." L'idée est dans l'air du temps : nous sommes dans une période de crise économique mondiale qui ne semble ne pas s'arranger... ces circonstances influent donc sur l'écriture des auteurs. Ces derniers se voient sans doute délivrer des messages inconscients à leurs lecteurs de manières à les faire réagir sur la situation dans laquelle le monde se trouve actuellement.

Avez-vous d'autres projets ?
Un projet chez Albin Michel Wiz en Young-Adult. Du YA, qui sera même plus porté sur le "adult". Un roman plus volumineux, plus complexe, plus violent...

Pour finir, l'heure est aux adaptations cinématographique de livres, auriez-vous envie de voir à votre tour un des vôtres sur grand écran ?
Sans aucun doute. L'idée qu'un producteur s'intéresse à un de ses livres est très flatteuse. Il ne refuserait pas ce genre d'occasions : cela serait une très belle aventure artistique. Malgré tout, il est certain qu'il y aurait une certaine appréhension vis-à-vis de l'adaptation de son roman.
Puis, d'un point de vue plus réaliste, les adaptations cinémas sont la plupart du temps des projets pour rentabiliser un livre qui a bien marché et donc faire encore plus d'argent...
L'adaptation d'un livre est en plus un processus très long et fastidieux. De nombreux projets sont actuellement en cours (Oksa Pollock, Oscar Pill, les romans de Timothé de Flombelle..) mais n'ont pour l'instant rien de réellement concret. Des annonces sont souvent faites lorsque les droits ont été vendus. Cependant, Fabrice nous rappelle que la vente des droits ne signifie pas non plus le début de tournage du film. Cela provoque donc un stress et une attente supplémentaire pour l'auteur.
En conséquence, Fabrice serait partant pour ce genre d'aventure mais il émet tout de même quelques réserves.


                        L'interview de Fabrice s'achève donc ici... j'espère qu'elle vous aura plu !


Je tiens à adresser une centaine de merci à Fabrice Colin pour ses réponses toujours très complètes et l'agréable moment que nous avons passé avec lui !

Je vous invite également à vous rendre sur le blog de l'auteur : http://fabrice-colin.over-blog.com/ , à le suivre sur Twitter : https://twitter.com/fabricecolin ou encore Facebook : http://www.facebook.com/pages/Fabrice-Colin/20391290122


- Un compte rendu signé Laëtitia -

2 commentaires:

  1. J'espère le voir aux Imaginales d’Épinal fin mai ! J'ai super enfin de découvrir cette saga

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  2. Je te le souhaite ! Il est vraiment super !

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Merci pour votre petit mot ♥